La stimulation cérébrale profonde est pratiquée avec succès dans le service de Neurochirurgie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière depuis 1997, appliquée en premier chez les patients souffrant de maladie de Parkinson. Nous sommes le premier centre implanteur de nouveaux patients en France.
La stimulation cérébrale profonde consiste en l’implantation d’électrodes dans les noyaux profonds du cerveau appelés ganglions de la base. Le site de l’implantation doit être calculé avec une très grande précision pour avoir le meilleur résultat pour les patients. Les deux électrodes sont ainsi reliées à un générateur de courant placé sous la peau du thorax afin de délivrer les impulsions électriques pour modifier le fonctionnement anormal du cerveau malade.

Outre les résultats cliniques spectaculaires, cette méthode neurochirurgicale a l’avantage d’être réversible, adaptable et de faible morbidité. Actuellement, nous l’utilisons en routine dans de nombreuses pathologies du mouvement (tremblements, dystonies). La stimulation cérébrale profonde est une source d’innovation thérapeutique majeure dans le domaine de la neurologie et aussi de la psychiatrie, avec de nouvelles cibles émergentes pour traiter les symptômes d’autres maladies dont elle a profondément modifié le pronostic et la prise en charge (maladie de Gilles de la Tourette, troubles obsessionnel compulsifs, troubles de la marche et de l’équilibre…).

Puisque le patient est réveillé brièvement pour tester les effets de la stimulation afin d’obtenir le meilleur résultat postopératoire, la stimulation cérébrale profonde donne alors l’opportunité unique d’explorer le fonctionnement cérébral humain in vivo par l’enregistrement de l’activité neuronale des structures cérébrales profondes. Ainsi, elle représente à la fois un outil thérapeutique et de recherche incontournable en neurosciences avec l’accord officiel du patient obtenu par consentement éclairé dans le cadre de protocole de recherche rigoureux.
Notre démarche consiste en un va et vient permanent entre la clinique et la recherche. En effet, les grandes questions de physiopathologie posées par les patients souffrant de maladies neurologiques et psychiatriques trouvent de nombreuses réponses dans la dissection anatomique et physiologique des circuits neuronaux impliqués. Une fois les hypothèses énoncées et les circuits identifiés, la constitution d’un modèle adéquate permet de valider les hypothèses neuroscientifiques. Dans le futur, l’objectif est de construire des systèmes de stimulation cérébrale profonde intelligents capables de stimuler uniquement quand une activité cérébrale pathologique est générée, véritable interface cerveau-machine.
Dans cette activité neurochirurgicale particulière, la performance maximale pour les patients est indissociable de la recherche.