Ces structures possèdent des lits dédiés qui permettent des enregistrements de l’activité électrique du cerveau à l’aide de capteurs (électroencéphalographie, EEG) couplés à des enregistrements vidéos 24h/24 et 7j/7 qui permettent d’analyser les crises d’épilepsies des patients et ainsi de poser un diagnostic ; on parle alors de « vidéo-EEG ». Les Unités d’Epileptologies réalisent également des examens complémentaires hautement spécialisés et techniques (IRM haute définition, examen de médecine nucléaire (PET-IRM et SPECT pendant la crise d’épilepsie)) pour localiser avec le plus de précision possible le point de départ de l’épilepsie et ainsi proposer un traitement chirurgical aux patients.
Ainsi, du fait du plateau médico-technique qu’elle requiert pour son évaluation et sa réalisation, la chirurgie de l’épilepsie n’est pratiquée que dans quelques centres spécialisés en France. Au GHU de La Pitié-Salpêtrière, nous travaillons en étroite collaboration avec l’Unité d’Epileptologie dirigée par le Pr Vincent Navarro et qui est située dans le bâtiment Marguerite Bottard, en face de notre bâtiment Babinski.
Implantation d’électrodes intracérébrales de Stéréo-électroencéphalographie (SEEG)
Dans certains cas, les examens complémentaires détaillés ci-dessus ne permettent pas de localiser le point de départ de l’épilepsie. L’équipe médicale peut alors proposer au patient la réalisation d’une SEEG. Il s’agit de l’enregistrement de l’activité électrique cérébrale grâce à des électrodes implantées directement dans le cerveau, reliées à un enregistrement vidéo. Cela permet de filmer, comme pour la vidéo-EEG, les modifications de comportement du patient durant une crise et d’enregistrer les modifications électriques qui surviennent au même moment l’intérieur du cerveau. En moyenne, 10 à 12 électrodes sont implantées lors de l’intervention.
Pour augmenter la précision de l’implantation des électrodes et diminuer la durée de l’intervention, notre service a acquis il y a plusieurs années un robot (le robot ROSA) qui assiste le neurochirurgien pendant la procédure chirurgicale. Également, pour améliorer la précision de la planification des trajectoires de nos électrodes et ainsi la sécurité de nos patients, nous utilisons un logiciel dédié à cette intervention (le logiciel EPILOC), développé en collaboration avec les chercheurs de l’Institut du Cerveau.


Seconde image : Planification des trajectoires d’implantation des électrodes de SEEG à l’aide du logiciel EPILOC® développé à la Pitié-Salpêtrière et à l’Institut du Cerveau (ICM)
Exérèse microchirurgicale d’un foyer épileptogène
Cette intervention consiste à enlever chirurgicalement la zone du cerveau qui a été identifiée comme responsable de l’épilepsie, lors du bilan réalisé dans l’Unité d’Epileptologie (voir ci-dessus). L’intervention peut donc intéresser n’importe quelle zone du cortex cérébral. Pour améliorer la détection peropératoire de cette zone, notre équipe utilise des technologies de dernière génération, comme la neuronavigation (« GPS » pour le cerveau) et l’élastographie (échographie permettant de mesurer la rigidité des tissus).

Implantation d’un stimulateur du nerf vague
Le nerf vague est la 10ème paire des nerfs crâniens. Sa stimulation permet de moduler l’activité du cerveau et de diminuer sa sensibilité à l’épilepsie. Cette intervention consiste à implanter sur le nerf vague gauche au niveau du cou une électrode qui est reliée à une pile, elle-même implantée sous la peau au niveau de la poitrine ou de l’aisselle.
Notre service est impliqué dans plusieurs études visant à améliorer cette technologie et a été un des premiers à proposer cette intervention dans le cadre de la chirurgie ambulatoire.

Thérapie thermique interstitielle par laser
La LITT (Laser Instertitial Thermal Therapy) a été développée pour son utilisation en neurochirurgie par notre Chef de Service actuel, le Pr Alexandre Carpentier, à la fin des années 2000.
Cette technologie novatrice permet la destruction par échauffement thermique d’une tumeur ou d’une lésion cérébrale responsable d’épilepsie, à l’aide d’une sonde laser millimétrique implantée dans le cerveau par stéréotaxie (voir implantation d’électrodes intracérébrales). La procédure se déroule sous anesthésie générale et sous monitorage en temps réel par IRM, ce qui permet un parfait contrôle de la destruction de lésion et la préservation des tissus sains alentour. Cette technique, qui permet de traiter des lésions qui ne sont pas accessibles à la chirurgie conventionnelle, ne nécessite qu’un ou 2 jours d’hospitalisation.