Il existe 4 “grades” de gliomes correspondant à différents niveaux de malignité. Les tumeurs de Grade I sont bénignes mais rares chez l’adulte et correspondent majoritairement aux astrocytomes pilocytiques et gangliogliomes. Les tumeurs de Grade II correspondent aux “gliomes de de bas grade” qui sont initialement bénignes mais peuvent évoluer vers la malignité. Enfin les gliomes de Grade III et IV, dits de “haut grade” sont des tumeurs agressives, qui vont nécessiter un traitement multi-modal. Le gliome le plus fréquent est une tumeur de Grade IV appelée glioblastome, qui correspond à un cancer du cerveau.
Il vous faut retenir que la classification des gliomes est complexe et que le niveau de gravité peut être très variable d’une tumeur à l’autre. Il est donc très important de bénéficier d’un avis très spécialisé pour une prise en charge optimale.
Quels sont les facteurs de risque de survenue des gliomes ?
Il existe des gliomes spécifiquement associés à des maladies génétiques, notamment les gliomes des voies optiques dans la Neurofibromatose de type 1 et les astrocytomes subépendymaires à cellules géantes (SEGA) dans la sclérose tubéreuse de Bourneville. En dehors de ces formes très rares, la plupart des gliomes n’ont pas de cause génétique héréditaire retrouvée (il n’y a à priori pas de risque pour les autres membres de la famille) et pas de cause environnementale établie (notamment pas de lien avec le tabac, l’alcool, l’alimentation, les pesticides…).
Quels sont les symptômes révélateurs d’un gliome ?
Le mode de révélation des tumeurs va dépendre de leur grade. Les gliomes de “bas grade” de révèlent habituellement par une crise d’épilepsie ou se découvrent fortuitement à l’IRM. Les gliomes de “haut grade” sont plus classiquement découverts devant l’installation d’un déficit neurologique (trouble de la motricité, du langage, du comportement,…) ou des maux de tête reflétant l’augmentation de la pression intra-crânienne.
Comment fait-on le diagnostic d’un gliome ?
Le diagnostic de gliome est évoqué sur le scanner et l’IRM cérébrales. Un gliome de “bas grade” apparaît habituellement en IRM comme une masse “blanche” (en hypersignal T2 et Flair) bien homogène au sein du cerveau sans oedème associé ni déplacement des structures cérébrales adjacentes. Un gliome de “haut grade” apparaît quant à lui en IRM comme une lésion hétérogène avec un oedème associé et un éventuel effet de masse sur les structures adjacentes.
Même si le diagnostic du grade du gliome peut être évoqué sur certaines caractéristiques de l’imagerie cérébrale, le diagnostic de certitude ne peut se faire que sur l’analyse anatomopathologique d’un fragment de la tumeur, obtenu par biopsie ou exérèse de cette dernière. L’analyse anatomopathologique, couplée à l’analyse moléculaire, est capitale pour obtenir un diagnostic de certitude mais également établir le pronostic à court et moyen terme de la tumeur. Cette analyse vous sera donc très souvent proposée.
Dans des cas plus rares où une surveillance simple sera décidée, vous bénéficierez d’ IRMs régulières afin de surveiller l’évolution de votre tumeur au cours du temps.
Quel est le traitement d’un gliome ?
Le traitement d’un gliome repose habituellement sur la chirurgie, la chimiothérapie et/ou la radiothérapie. C’est donc une prise en charge pluridisciplinaire réalisée par le service de Neurochirurgie du Pr Carpentier en collaboration avec le service de Neuro-Oncologie du Pr Hoang-Xuan et le service de radiothérapie du Pr Maingon.
Le but de la chirurgie proprement dite est d’enlever le plus de tumeur possible, car il est maintenant bien démontré que plus l’exérèse est importante, meilleurs sont le pronostic et la survie. Cependant, le retrait de la totalité de la tumeur n’est pas toujours possible, notamment si celle-ci est située à proximité de centres importants du cerveau (motricité, sensibilité, langage, vision). Dans ces cas, le retrait de la tumeur pourrait s’accompagner d’un risque de handicap neurologique trop important et ne sera donc pas proposé. Dans cette situation, le neurochirurgien proposera un geste de biopsie stéréotaxique.
Les objectifs exacts de la chirurgie (quantité de tumeur retirée, pronostic de réduction des crises d’épilepsie ou d’un déficit neurologique pré-existant) sont définis au cas par cas avec votre chirurgien.
Sur le plan pratique, la chirurgie d’exérèse (qui consiste à retirer la tumeur au maximum, contrairement à une simple biopsie) peut se faire selon deux modalités, qui dépendront de votre âge, de votre état général, de vos antécédents, de la taille, de la localisation et du type de votre tumeur. La chirurgie “classique” se fait sous anesthésie générale et va consister à retirer la tumeur en préservant le cerveau sain adjacent à l’aide d’un guidage par imagerie per-opératoire (neuronavigation, échographie avec élastographie). La chirurgie en « conditions éveillées » va quant à elle consister à vous réveiller au cours de l’intervention pour pouvoir tester différentes fonctions de votre cerveau, localiser les zones correspondant à ces fonctions autour de votre tumeur et ainsi préserver plus efficacement ces fonctions.